Guignan
Bordeaux - 1850 - 195x

 

Guignan, horloger-mécanicien constructeur à Bordeaux.

Nous ne savons que peu de choses sur ce fabricant pourtant important dans la région Sud-Ouest, où il n'avait pas beaucoup de concurrents.

Son activité démarre probablement en 1850 [F0083].

En 1887 et 88, il est sous le nom «Guignan», au 51, rue Vital-Carles.

Depuis la fin du XIXe et au moins jusqu'en 1911, il est sous le nom «Gaston Guignan», au 136, Cours St Jean.

En 1936, il est sous le nom «Guignan & Cie», au 51 & 53, rue Jules-Guesde.

Horloge Guignan sonnant les heures et les répétitions [E383]
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Guignan reçoit une médaille d'or à l'exposition générale de Bordeaux, en 1882 ainsi que d'autres récompenses émanant d'organismes divers, tels que la «société philanthropique» [G0046].

Il remporte le marché de la fourniture des horloges extérieures des gares de la compagnie des chemins de fer du Midi [G0047]. Il fournit et installe d'autre part l'horloge de la porte de la Grosse Cloche, à Bordeaux, en 1912. Elle sonne sur un timbre de 2000 kg [C0018, p. 68 et 493]. Globalement, Guignan semble avoir eu plus de succès auprès des administrations, des chemins de fer, des hôpitaux, etc., qu'auprès des édifices religieux.

Un prospectus, probablement du début du XXe siècle, mentionne un peu moins de 200 horloges installées, dont plus de la moitié en Gironde et le reste dans les autres départements d'Aquitaine, ainsi que quelques horloges en Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées. Il s'agit donc d'un fabricant ayant un rayonnement essentiellement régional [F0083].

Guignan vend et installe également des paratonnerres, tournebroches, horloges de chemin de fer, etc. De plus, il installe parfois des comtoises d'édifice, très vraisemblablement d'origine franc-comtoise. Nous avons d'autre part rencontré une horloge Prost Frères ou Paget Francis avec une plaque au nom de Guignan. Il est donc clair que l'entreprise a installé des horloges d'édifice du Jura.

Sur le plan technique, ses horloges fabriquées par Guignan ressemblent de façon très très troublantes aux horloges Paul Garnier de Paris. S'agit-il d'une copie ? Ou d'un accord ? Ou encore, Guignan fut-il un temps distributeur de Garnier ?

L'entreprise s'arrêtera dans les années 1950.

Horloge Guignan [E136].
En haut vue de dos.
Il manque la roue de compte.
L'horloge est signée :
 "Gaston Guignan,
Horloger mécanicien constructeur
136 Cours St Jean 136 - Bordeaux
.
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Description techniques des horloges Guignan

Les modèles des horloges Guignan semblent avoir varié au cours du temps. Les photos présentées ici montrent quelques modèles d'horloges horizontales. Les modèles les plus récents ressemblent à s'y méprendre aux horloges Paul Garnier, de Paris. On notera les caractéristiques suivantes :

  • Le châssis est horizontal. Dans la plupart des horloges Guignan, c'est une châssis dédoublé au niveau du mouvement. Cela permet au balancier d'osciller entre deux montant du châssis. D'autre part, il y a un barre parallèle aux axes des roues, entre le rouage du mouvement et le rouage de sonnerie. Cette disposition semble assez caractéristique des horloges Guignan.

  • Les bras de l'ancre d'échappement sont courts, avec une forme arrondie spécifique, que l'on retrouve parfois chez Jean Wagner par exemple. Note : nous n'avons pas vu de telles ancres chez Paul Garnier.

  • L'échappement lui-même est un échappement classique à chevilles demi-rondes.

  • Le pont est, pour les horloges anciennes, une simple barre verticale. Puis il prend la forme d'un Y renversé, avec des branches arrondies. Enfin, il a la forme d'un U renversé.

  • La poussée est maintenue pendant le remontage à l'aide d'un système à ressort et d'un long cliquet.

  • La sonnerie est à roue de compte.

  • Le nombre de roues pour le mouvement et pour la sonnerie peut ne pas être le même.

  • Le balancier est à l'avant et la suspension est à double lame.

  • Le cadran de contrôle est à l'arrière du pont.

  • La sortie vers les cadran est derrière le cadran de contrôle et le barillet du poids moteur tourne plus lentement qu'un tour toutes les heures.

  • Tous les rouages sont montés sur des platines démontables séparément du châssis.

 

Dans un prospectus [F0083], Guignan mentionne à propos de ses horloges : « Ces horloges sont toutes d'une disposition horizontale, composées d'un châssis en fonte de fer à nervures, sur lequel s'ajustent  les coussinets mobiles montés à vis à garniture en cuivre. Cette disposition très solide présente l'avantage de démonter et remonter séparément chaque partie de l'horloge et facilite l'entretien. L'échappement est à cheville, balancier à pendule lourd, tige chêne compensé dont la variation ne peut excéder 2 à 3 minutes par mois, ressort auxiliaire pour maintenir la marche du balancier pendant le remontage, petit cadran adapté au mécanisme pour le réglage des cadrans extérieurs. Les roues en cuivre tournées, polies et vernies sur toutes leurs faces, pignons en acier poli et pivots trempés, détentes et levier en acier trempés à leurs points de travail, sonnerie à roues de compte, ce système étant d'une très grande simplicité et d'un fonctionnement sûr. » 
Les horloges sont ainsi garanties 10 années.

 

Horloge Guignan de 1867 [E451].
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Horloge Guignan [E314].
La plaque émaillée mentionne
"Guignan, Fabricant à Bordeaux"
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Horloge Guignan de 1912 [E628].
Possède un double échappement, disposition particulière visant à assurer une sécurité en cas de rupture d'une
cheville sur l'échappement principal, évitant la rupture en cascade des chevilles et l'arrêt de l'horloge.
Les deux ancres sont parfaitement synchronisées.
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Dernière mise à jour de cette page : 11/12/2010