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Paget Francis - Succrs
de Prost Frères
Morez-du-Jura - ca. 1910 à ca. 1967
Francis Paget ne doit pas être confondu avec les Frères Paget,
également de Morez.
L'établissement
Paget fut l'un des principaux fabricants d'horloges d'édifice de Morez
(Jura).
Francis Paget, né à Morbier en 1899, décédé en 1962. Son
frère ou fils, Gabriel, né à Morbier en 1901, décédé en 1972 [K0009, la
date de naissance de Francis serait à confirmer car non compatible avec la date
de succession de 1910 ci-dessous].
Vers 1910, Francis Paget reprend la partie horlogerie des
établissements Prost Frères dont les bâtiments sont installés au 2, 3, 4
et 5 de la rue des Forges à Morez-du-Jura [I0002]. F. Paget a alors environ 21
ans. A cette époque, seules quatre maisons d'horlogerie d'édifice subsistent à
Morez et Morbier : L.D. Odobey,
P. Odobey, F. Paget et A.
Cretin.
L'affaire est alors
florissante, les établissements Prost fabriquaient
probablement de l'ordre de 100 mécanismes d'horlogerie par an vers 1890 [C0029, p.
288].
Les horloges F. Paget ne semblent pas avoir évoluées de façon
significative au cours des décennies. Les modèles sont les mêmes que ceux
réalisés par les Frères Prost à la fin du XIXe et sont typiques de ce
qui sortait des ateliers Moréziens à cette époque. Ils sont si ressemblants avec
ceux des établissements Cretin qu'il est parfois difficile de les
distinguer.
Une grosse partie de la production était distribuée et
installée par d'autres entreprises ou horlogers, répartis et rayonnant sur toute
la France. Ces horlogers distributeurs présentaient souvent les mécanismes comme
étant fabriqués par leurs soins, omettant de mentionner leur provenance réelle.
Du coup, tout signe distinctif sur l'horloge (plaque, inscription, etc.) était
banni.
En fait, ceci se faisait en concertation avec le fabricant
d'origine. Ainsi, dans une publicité de 1948 destinée aux professionnels de
l'horlogerie, Francis Paget prend soin de préciser qu'il «ne travaille que par l'intermédiaire des
horlogers», détail important qui témoigne qu'il n'entre pas en concurrence
avec ces horlogers distributeurs, ses clients.
Ainsi, les maisons G. Jobez et Victor Léon Odobez, basées elles
aussi à Morez, distribuaient toutes formes d'horloges, de pendules, etc., ainsi
que des
horloges Prost / Paget.
Même si elles ne portent pas toujours de signes distinctifs,
les horloges F. Paget peuvent néanmoins se reconnaître à un ou plusieurs des
points suivants :
-
inscription «P.F.» sur le bâti. P. F. signifie à la fois «Prost Frères» et
«Paget Francis» ! La succession entre les deux s'est donc
faite en conservant les initiales. Parfois P. F. est remplacé par P.F.A., P.F.B. ou
P.F.C.
-
ou inscription «3M» ou «3» sur le pont.
-
le pont est souvent évidé en forme de coeur.
-
les hauts des platines sont horizontaux, contrairement aux
horloges Odobey qui sont, la plupart du temps, arrondies (au moins pour les plus
anciennes).
-
le cadran de contrôle est monté avec une patte verticale (2
pattes à 45° pour les horloges Odobey).
-
une sorte de dessin de fleur à cinq «O» sur la lentille du
balancier.
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Horloge
typique Francis Paget [E268 - Musée
de L'Isle-Jourdain]
(Cliquer sur l'image
pour l'agrandir) |
Au moins entre 1934 à 1941, l'annuaire «Indicateur Davoine»
mentionne «Paget & Leclerc, horlogerie monumentale». Nous n'avons pas d'autres
renseignements sur ce Leclerc.
Vers 1962 Francis Paget décède [K0009]. L'entreprise s'arrête
définitivement vers 1967 alors que 2 ou 3 personnes y sont encore employées
[I0002]. L'épouse de F. Paget cède les actifs de la branche horlogerie de
l'entreprise à la maison Bodet. Des activités de traitement du plastique par
injection continuent à Oynonnax, dans l'Ain.
La maison Paget, avec la maison Paul Odobey, fut la
dernière fabrique d'horloges d'édifice de Morez et Morbier.
Note : il est possible que Francis Paget ait
également eu un fils Gabriel avec lequel il a travaillé [K0009].
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