L'extraordinaire épopée de Morbier et Morez

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Au XIXe siècle, se développe un centre très important de production d'horloges d'édifice autour de deux villages de Franche-Comté (Jura) de quelques milliers d'habitants : Morbier et Morez, auxquels il faut ajouter Foncine-le-Haut, situé à quelques kilomètres au nord.

Ce coin de France est d'abord connu pour son fromage, le Morbier, ainsi que pour ses horloges Comtoises, fabriquées ici et vendues dans toute la France. Mais il mériterait également d'être célèbre pour ses horloges d'édifices qui, à la fin du XIXe et au début du XXe, équipèrent un nombre impressionnant de clochers non seulement dans l'hexagone, mais également dans les pays limitrophes et jusqu'au-delà des mers. Nous estimons en effet qu'à partir des années 1880, environ un tiers de la production nationale provient de ces quelques kilomètres carrés jurassiens.

Le succès de cette production est tel que la Suisse toute proche, pourtant haut lieu de l'horlogerie dans le monde, finira par abandonner la fabrication d'horloges d'édifice dans la seconde moitié du XVIIIe et au XIXe siècle, principalement au profit de la France-Comté. En Suisse Romande, seule subsistera pour un temps la maison Crot à Granges-Marnand, mais elle arrêtera également la fabrication des horloges pour ne plus installer que des horloges fabriquées à Morez [B0016, p. 13] !

Au moment de la révolution industrielle, Morbier et Morez deviennent donc le centre le plus important pour la production d'horloges d'édifice de France, et peut être du monde.

Horloge signée L. Crot - Granges - 1928.
En fait, une horloge de chez L.-D. Odobey
de Morez [E122]
(Cliquer  sur l'image pour l'agrandir)

Cependant, leur activité principale consiste à fabriquer des horloges comtoises, également appelées des Morbiers ou des Morez par les connaisseurs. Des milliers de comtoises sont produites, jusqu'à plus de 100 000 par an vers 1850. Cette industrie tout à fait particulière, s'appuie non seulement sur un important réseau de fournisseurs de matières premières, de revendeurs, etc., mais également sur un ensemble de paysans-horlogers habitants sur les plateaux alentours. Ceux-ci tiraient leurs revenus d'une pluriactivité rendue nécessaire d'une part par les hivers rigoureux des montagnes, et d'autre part par la croissance démographique qui engendrait une pression sur la taille des parcelles de terre.

C'est donc dans ce contexte tout à fait particulier que s'est développée à Morbier et Morez, tout d'abord une production de clous (du XVIIIe à 1840 environ), puis d'horloges comtoises (1820 - 1880) et enfin de montures de lunettes (1860 - 1914). Trois vagues d'industrialisation successives démontrant l'extraordinaire dynamisme et adaptabilité des habitants de cette région.

Pour mieux comprendre cette épopée, nous vous proposons d'aborder successivement les points suivants:

Le début de ce parcours doit beaucoup à la remarquable thèse de Jean-Marc Olivier, Société Rurale et industrialisation douce : Morez (Jura) (1780 - 1914), Université Lumière Lyon II, 1998 [C0006]. Cette thèse est reprise dans un livre Des clous, des horloges et des lunettes - Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), paru en 2004 [C0029].

L'on pourra également se référer aux différentes pages consacrées aux principaux acteurs de cette épopée. En particulier, pour ce qui est des fabricants d'horloges d'édifice :

Pour ce qui est des établisseurs, nous avons quelques pages sur :

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Dernière mise à jour de cette page : 11/12/2010