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Les fabricants d'horloges d'édifice
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Il est absolument remarquable que deux villages de quelques milliers d'habitants, Morbier et Morez, aient pu concentrer un dynamisme industriel aussi important au XIXe siècle. Parallèlement à la fabrication d'horloges comtoises et de tournebroches, le bourg de Morez devient en effet le centre le plus important pour la fabrication d'horloges d'édifice en France. Outre la modestie des prix, ces horloges sont caractérisées par une réalisation et une finition exceptionnelles, y compris lorsqu'elles sont comparées à celles des grands horlogers parisiens tels que Lepaute ou à celles d'Ungerer à Strasbourg. La qualité de ces horloges impressionne tout connaisseur et fait qu'un certain nombre fonctionnent encore de nos jours dans nos clochers. |
La
place du marché de Morez, vers 1910 |
Si Morbier et Morez sont d'abord connus pour leurs horloges comtoises, les premières horloges, datant du XVIIe siècle, étaient assurément des horloges d'édifice. Certes la légende des frères Mayet n'est pas fermement établie. Cependant, il est clair que la famille Mayet a fabriqué nombre d'horloges d'édifice entre la fin du XVIIe et le milieu du XIXe siècle. Parmi ces premières horloges, citons le remplacement, en 1660, de l'horloge en bois des Capucins à St Claude par Claude Mayet, l'horloge de Saint Nizier à Lyon en 1684, celle d'Arbois en 1688 ou celle des Ursules à Nozeroy en 1699. Leur succès fut tel qu'une partie significative de la famille s'est reconverti dès le XVIIIe siècle dans la finance et les affaires, abandonnant l'horlogerie.
La transition entre la fabrication d'horloges d'édifice et la fabrication de comtoises reste en grande partie à découvrir. Dans la seconde partie du XVIIIe siècle, il apparaît que les horlogers de Morbier et Morez fabriquaient à la fois des horloges d'édifice et des comtoises. Ainsi en est-il de Denis Guyon, de Morez, qui vend une comtoise le 21 janvier 1792 et deux horloges d'édifice le 21 ventôse an III [C0029, p. 151]. De même, lorsqu'à Foncine, le Lac à la Dame est acensé à Etienne François Jeannin, horloger, celui-ci paye en fabriquant et installant une horloge au Château Vilain [A0018]. Nous faisons l'hypothèse que les horlogers du canton de Morez sont passés progressivement au cours du XVIIIe siècle d'une fabrication centrée sur les horloges d'édifice, à une fabrication mixte, incluant comtoises, horloges d'édifice et tournebroches.
De part le poids et l'encombrement des pièces, la fabrication d'horloges d'édifice ne permet que difficilement un travail à domicile, contrairement à celle des comtoises. Progressivement les réseaux de fabrication semblent donc s'être différenciés, avec d'une part les paysans-horlogers fabriquant les comtoises sur les plateaux environnant Morez et d'autre part les fabricants d'horloges d'édifice horizontales dans les bourgs de Morez, Morbier et Foncine-le-Haut.
Au XIXe siècle, l'apparition des établisseurs pour les comtoises procure aux horloges d'édifice un réseau de distribution au loin. En effet, tous les marchands de comtoises moréziens vendent également des horloges de clocher. Citons, à titre d'exemple, Lamy & Lacroix, Lamy Frères, Aimé Lacroix, Reydor, Léon Clément-Bourgeois, Girod, Bailly, Célestin Clément, Jobez, etc. Tous se disent « fabricants d'horloges de clocher », même si, dans la pratique, ils abandonnent petit à petit la fabrication des horloges d'édifice pour ne faire que la vente et l'installation sous leur nom propre d'horloges fabriquées par d'autres.
La maison Jobez par exemple fabrique tout d'abord ses propres horloges d'édifice. Puis, avec l'évolution des modèles, elle se fournit chez d'autres fabricants, tels que les Frères Prost, et ne fabrique plus que ses comtoises, y compris ses comtoises d'édifice [K0017]. De même en est-il pour Victor-Léon Odobez qui distribue comtoises, œils-de-bœuf et horloges d'édifice, sans fabriquer ces dernières. Quant à l'entreprise Lamy & Lacroix, basée à Morez et à Paris, elle vend des pendules à ressort, des horloges à poids, des tournebroches, de la lunetterie, de l'orfèvrerie ainsi que bien sûr des horloges d'édifice, qui sont du type Cretin-L'Ange. Difficile dans de telles conditions de distinguer les réels fabricants des négociants. Dans l'Almanach du Commerce de la Franche-Comté de 1845 [C0005], 46 fabricants d'horlogerie sont recensés pour le canton de Morez. Environ 40% de ceux pour lesquels l'activité est précisée mentionnent les horloges de clochers. Dans la pratique, le nombre de vrais fabricants est significativement moindre.
Ajoutons à cela le problème posé par les très fréquentes homonymies, à la fois relatives aux prénoms et aux noms de famille, et l'on comprend la confusion qui règne pour connaître qui fabriquait réellement quoi. Cependant, dès les années 1840, il est possible de repérer, parmi toutes les entreprises se réclamant de l'horlogerie d'édifice, quelques unes qui les fabriquaient assurément. Citons par exemple les Frères Paget ou encore les Bailly-Comte. En 1804, à la création de leur entreprise, ceux-ci s'essayèrent à la fabrication de la montre. Mais ils se reconvertirent rapidement, faisant de l'horlogerie d'édifice leur principale activité. Par contre, pour d'autres établissements, nous ne savons pas s'ils ont réellement fabriqué des horloges d'édifice. Citons ici Honoré Morel ou encore Vandel et Reverchon.
Jusque dans la première moitié du XIXe siècle, l'horlogerie d'édifice morézienne représente une activité connexe à celle des comtoises. Les volumes produits sont alors modestes. Le véritable essor et l'émancipation de l'horlogerie d'édifice s'effectue dans la seconde moitié du siècle et se poursuit jusqu'à la seconde guerre mondiale. Plusieurs raisons peuvent être évoquées pour expliquer ce renouveau. D'une part, le marché des horloges d'édifice croît dans toute la France. Écoles, bâtiments militaires, églises, communautés religieuses et bâtiments publics s'équipent tous d'une horloge horizontale que la baisse des coûts et la fiabilité rendent très attractive, soit pour une première installation, soit pour remplacer une ancienne horloge à cage usée et difficilement réparable. D'autre part, la production de comtoise, qui a culminée en 1850 décroît, sous la pression concurrentielle exercée par les horloges bon marché venant d'Allemagne. Les fabricants moréziens cherchent de nouveaux marchés, trouvant dans l'horlogerie d'édifice des débouchés intéressants. |
L'entreprise
d'horloges d'édifice Paul
Odobey, |
Enfin, cette période se caractérise surtout par l'émergence de quelques gros fabricants dédiés quasi-exclusivement à l'horlogerie d'édifice. Outre Bailly-Comte, déjà mentionné, citons Louis-Delphin Odobey, son fils Paul Odobey, la famille Cretin-L'Ange et les frères Prost, cette dernière entreprise étant reprise ensuite par Francis Paget. De plus, à Foncine-le-Haut, est présente l'entreprise Fumey et surtout l'usine de l'entreprise Armand-François Collin de Paris.
A elles seules, ces six entreprises vont petit à petit réaliser l'essentiel de la production d'horloges d'édifice, faisant disparaître les autres petits fabricants. Elles atteignent des tailles relativement importantes, tant au niveau du nombre d'ouvriers que des volumes de production. Ainsi Bailly-Comte emploie entre vingt et trente ouvriers dans les années 1850 [B0008, C0029, C0007 p. 279]. Louis-Delphin Odobey semble employer une vingtaine de personne en 1869 [I0004] et jusqu'à 80 à son apogée [E0015]. La taille des bâtiments des fabriques Odobey est également là pour témoigner de l'importance de la production. L'entreprise Collin - Château de Foncine-le-Haut emploie quant à elle plus de 40 personnes vers 1890. |
Vue
des bâtiments de l'entreprise Arsène |
Grâce au recoupement de divers documents, il est possible de connaître approximativement le nombre d'horloges produites par les établissements du haut Jura.
En 1845, Bailly-Comte produit de 40 à 50 horloges par an [C0005]. En 1885 et 1886, ils en produisent 114 sur ces deux années, soit 57 par an [F0020].
Entre 1858 et 1964, Louis-Delphin Odobey aurait produit 5 000 horloges [E0015]. Dans les années 1950 (+ ou - 10 ans), il y aurait eu 4 000 horloges de posées. Cela fait une moyenne d'environ 50 horloges par an.
La production réalisée par l'entreprise Paul Odobey est connue avec précision et reproduite à la page correspondante. Elle est de 10 à 30 horloges par an jusqu'en 1900 pour culminer à pratiquement 50 horloges par an à la veille de la première guerre mondiale.
Cretin-L'Ange, dans un prospectus de 1931 environ [F0064], fournit une liste « de quelques-unes des municipalités auxquelles nous avons fourni des Horloges pendant ces 30 dernières années ». Cette liste comporte 700 références dont, contrairement à ce qu'elle proclame, 240 environ sont antérieures à 1893. Ceci représente donc environ 15 - 20 horloges par an en moyenne pour le début du XXe siècle, si l'on omet les années de guerre.
Les Frères Prost mentionnent dans un prospectus publicitaire datant de 1890 environ, que « plus de cent horloges sont fournies annuellement au commerce ou mise en place » [cité par C0029, p. 288].
Selon Georges Borrel, 500 horloges de clocher son fabriquées par an dans le canton de Morez en 1900 [B0003]. Nous pensons que ce chiffre est surévalué d'environ un tiers et que la réalité se situe probablement aux alentours de 300 horloges par an à cette époque. Ceci représente cependant un volume tout à fait remarquable. A l'échelle du territoire national, un tiers de la production d'horloges d'édifice est donc réalisé dans deux villages de quelques milliers d'habitants des montagnes du Jura !
Pendant cette période, les établisseurs et négociants continuent leurs activités, y compris dans l'horlogerie d'édifice. Ainsi Léon Clément-Bourgeois, négociant en comtoises, achète en 1864 une horloge Odobey pour l'installer dans l'ancien hôtel de ville de Calais [C0018, p. 74]. Cependant, la distribution d'horloges d'édifice est assez différente de celle des comtoises. Chaque installation est différente, nécessite souvent de se déplacer avant de pouvoir faire un devis précis et les cycles de vente sont typiquement de plusieurs mois. De plus, l'installation requiert sur place un personnel aux compétences spécifiques. Enfin la maintenance nécessite de pouvoir intervenir rapidement sur les lieux d'installation.
Pour pouvoir subvenir à ces besoins, certains moréziens s'installent dans d'autres régions de France pour y distribuer et installer les horloges. Citons par exemple Adolphe Colin, établi à Paris dans les années 1870 - 1880 comme « Fabrique d'horloges publiques », mais qui a une « Maison et Fabrique à Morez (Jura) ». De même, en 1870, les Chavin vinrent s'installer à Grenoble pour distribuer les produits de Morez, en particulier les horloges d'édifice. Jules Mayet les rejoint de Morbier et en 1887 crée sa propre entreprise grenobloise [E0022].
Puis, le réseau s'étend au-delà des frontières, en particulier en Espagne, la Franche-Comté ayant été espagnole de 1555 à 1678. Des francs-comtois partent en Espagne pour y installer des horloges, en particulier pour le compte des établissements Jobez et Odobey. La plupart des horloges d'édifice mécaniques d'Espagne proviennent de Morbier et Morez [K0017].
De même, en Italie, en Espagne et au Portugal, de nombreuses horloges d'édifice proviennent de Morez et Morbier (voir par exemple la galerie photo de http://www.tictactemporis.com/ (Portugal), ou celle de http://www.orologidacampanile.it/ (Italie) ou enfin http://campaners.com/ (Espagne). Les horloges moréziennes sont non seulement très nombreuses, mais ont également été plagiées par les constructeurs locaux. En Italie par exemple, Cesar Fontana partit pour Genève puis pour Paris avant de rentrer s'installer dans son pays d'origine dans les années 1870. Ses horloges, comme celles d'autres fabricants d'Italie, sont fortement inspirées des horloges de Morbier et Morez.
De plus et progressivement, des établissements non originaires du haut Jura vont réaliser ces travaux de distribution, d'installation et de maintenance. Un des plus connus est probablement l'entreprise Bodet, installée à Trémentines dans le Maine-et-Loire, qui commence à partir de 1868 à installer des horloges Louis-Delphin Odobey dans tout l'ouest de la France. Paul Bodet, menuisier d'origine, installe sa première horloge dans le clocher de Trémentines à la demande du curé. Puis, il en fait son activité principale. Il fabrique les cadrans, les armoires et la tringlerie et installe des mouvements venus du Haut Jura. Plus modestement, de nombreuses horloges d'origine morézienne ont été installées par l'horloger ou l'artisan local. Comme pour les comtoises, les fabricants d'horloges d'édifice moréziens vont jusqu'à inscrire le nom de leurs distributeurs et installateurs sur les cadrans de contrôle des horloges ou sur les châssis. Parmi les installateurs qui en ont fait leur activité principale, citons : |
Horloge
Charvet de Lyon, |
Victor Nègre, « Spécialiste d'Horloges publiques » à Montolieu (Aude) qui pose des horloges Cretin-L'Ange dans les années 1900.
L. Charvet Aîné à Lyon à partir de 1852. Charvet semble fabriquer ses horloges électriques mais achète les horloges mécaniques dans le Jura, chez Cretin-L'Ange ou Bailly-Comte. L'entreprise est ensuite reprise par Léon Labrosse qui rachète Cretin-L'Ange en 1906.
Roure, à Clermont-Ferrand, qui pose des horloges Louis-Delphin Odobey dans les années 1900 [F0048].
Badier et Paulin, à Grenoble, qui reprennent l'établissement Chavin mentionné ci-dessus.
André Sagne, « Horloges Monumentales, installations - révisions » à Ferney-Voltaire (Ain) en 1922, l'horloge sur laquelle est apposée cette mention étant une horloge Bailly-Comte de 1886.
L'établissement Crot, à Granges-Marmand en Suisse, qui arrête la fabrication des horloges d'édifice pour installer et revendre des horloges Odobey.
Dans les années 1910, l'établissement A. Portal, 46, rue Saint-Guilhem à Montpellier est « Représentant Concessionnaire de MM. Odobey-Cadet, fabricants à Morez (Jura) pour les départements de l'Aveyron, Ardèche, Alpes-Maritimes, Gard, Hérault, Lozère, Tarn, Vaucluse, Var » [G0065].
Etc.
Ce réseau de distribution spécifique s'est donc progressivement différencié de celui des négociants en comtoises et en lunetterie de Morez.
Seuls quelques indices nous permettent d'imaginer les relations qui existaient entre les fabricants d'horloges d'édifice de Morez et Morbier. Concurrents dans un certain nombre de cas, il semble que la coopération l'emporte, comme pour les horloges comtoises. Tout d'abord, les mariages entre familles créaient des liens importants de coopération. Citons pour l'exemple le mariage de Jean-Emmanuel Bailly-Comte avec la soeur de Jean-Joseph-Augustin Mayet [K0009] au début du XIXe siècle. D'autre part, certains accords sont passés formellement. Ainsi, un prospectus Lamy & Lacroix stipule que « les conditions de ventes [sont] arrêtées d'un commun accord entre les Fabricants d'Horlogerie de Morez, par un traité du 12 août 1856 » [F0044]. De même, en 1849, Romanet, Bailly-Comte et Prost créent une société commerciale prévue pour durer 10 ans, avec pour objectif de « faire le commerce à l'étranger et non en France, principalement l'horlogerie » [C0006, p. 285, absent en C0029]. |
Atelier de l'établissement
Louis-Delphin Odobey. |
Enfin, les réseaux industriels créent des interdépendances fortes. En amont, les fabricants s'adressent aux mêmes fournisseurs pour les châssis (faits à Foncines [K0008]), la fonte des roues (8 fondeurs à Morez en 1845 [C0005]), les barres d'acier, les cadrans de contrôle en émail, etc. De plus, le partage de la source d'énergie commune, le cours de la Bienne, nécessite une forme de coopération. De même, il y a des ventes croisées entre les fabricants d'horloges d'édifice et les établisseurs, le tout basé sur un système de troc, où une horloge d'édifice est troquée contre un certain nombre d'horloges comtoises par exemple [K0017].
En aval, les distributeurs et les poseurs prennent leurs horloges chez différents fabricants et finissent par se partager plus ou moins naturellement le marché. Ainsi, certains se spécialisent dans les horloges pour les églises catholiques, d'autres pour les temples protestants, ou pour les mairies, etc. Un partage géographique a également lieu.
Du coup, au fil des décennies, les modèles convergent et se standardisent presque. Bien que cette standardisation ne soit pas aussi poussée que pour les comtoises, elle n'en demeure pas moins suffisante pour qu'il soit parfois devenu impossible aujourd'hui d'authentifier avec certitude le fabricant d'une horloge si celle-ci n'est pas signée.
Cependant, il convient de ne pas idéaliser les relations entre les fabricants. La concurrence est rude. Nombre d'entreprises disparaissent pendant que d'autres se créent. Les homonymies forcent les fabricants et les revendeurs à préciser dans leurs prospectus des mentions telles que : « à cause de nombreux homonymes, prière d'adresser les lettres à ... ». Pour éviter les confusions avec l'entreprise de son père et de ses frères, Paul Odobey précise ainsi dans sa lettre à entête : « Prière de mettre l'adresse complète, Paul Odobey Fils, sans oublier le prénom ».
Notons enfin qu'il existe depuis toujours une petite rivalité entre les deux bourgs de Morbier et Morez. Les fabricants d'horloges d'édifice sont presque tous originaires de Morbier, à commencer par les Mayet, à l'exception notable des Odobey de Foncine et précédemment de Tancua et la Rixouse [K0009]. De manière à pouvoir profiter de l'énergie de la Bienne, les fabricants s'installent à Morez. Seul l'établissement Cretin-L'Ange reste à Morbier.
Dès les années 1930, la situation devient difficile pour la plupart des fabricants d'horloges d'édifice de Morez et Morbier. A la crise de 1929, dont les effets ne sont vraiment significatifs en France que dans les années 30, s'ajoute la guerre d'Espagne (1936), qui affecte durablement les exportations vers ce pays.
Après la seconde guerre mondiale, les fabricants d'horloges d'édifice de Morez finissent par disparaître un à un. D'une part les horloges mécaniques sont remplacées par des horloges électriques ou électromécaniques nécessitant des compétences différentes, d'autre part les besoins en horloges publiques décroissent sensiblement. Ces mutations seront fatales aux fabricants moréziens comme à de nombreuses autres entreprises d'horloges d'édifice de France. Quelques essais de diversification dans d'autres secteurs de l'industrie mécanique ne suffiront pas à assurer la pérennité des structures industrielles.
L'entreprise Louis-Delphin Odobey s'arrête en 1964. En 1970 ou 1971, l'activité horlogère de l'entreprise Paul Odobey, devenue entre temps Terraillon est arrêtée également.
A la suite de la crise de 1929, l'entreprise Cretin-L'Ange est arrêtée, en 1933. Elle est soit transférée dans la région de Lyon par l'entreprise Charvet, soit revendue à Léon Odobey. Quant à Francis Paget, son établissement ferme vers 1967, il ne restait alors que 2 ou 3 personnes y travaillant.
Cette fin, qui nous paraît avec le recul inéluctable, ne ternit en rien l'extraordinaire épopée industrielle spécifique à ce petit coin de France. Une épopée qui, pour ce qui concerne les horloges d'édifice, commence au XVIIe siècle et atteint son apogée à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Une épopée d'autant plus remarquable qu'elle est concomitante d'autres développements importants dans l'horlogerie comtoise, les tournebroches et la lunetterie.
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Dernière mise à jour de cette page : 11/12/2010