Les horloges d'édifice de Morez

Les ressemblances entre les horloges d'édifice des maisons Odobey Louis-Delphin, Odobey Paul, Bailly-Comte, Prost, Cretin-l'Ange, etc. sont si importantes qu'il est parfois difficile de les distinguer.

A partir des années 1860, elles sont toutes du même type, c'est-à-dire des horloges horizontales à mouvement triangulaire.

Voici néanmoins quelques éléments pour les distinguer dans la plupart des cas.

Forme de la platine du rouage du mouvement : très souvent en forme de lyre multiple chez Bailly-Comte et Cretin. En forme de gros Oméga (w) chez Odobey et Prost/Paget. Les horloges Bailly-Comte tardives (ca. 188x) utilisent aussi la forme Oméga. Le haut de cet Oméga est arrondi chez Odobey et plat chez Prost/Paget, sauf pour les horloges tardives où Odobey a également fabriqué des horloges avec un haut de platine plat. Chez Prost/Paget, le Oméga est souvent évidé en forme de coeur.

Diverses inscriptions : il y a parfois des inscriptions sur les bâtis d'horloges telles que :

• B.C.F ou B.C. ou B.C.F^res = Bailly-Comte Frères.

• L.D.O ou D.O. = Louis-Delphin Odobey.

• P.F. ou P.F.A. ou P.F.B. ou P.F.C. = Francis Paget / Prost Frères.

• 3M ou 3 = Paget ou Odobey.

Fixation des ponts pour les rouages de sonnerie sur le bâti principal : les ponts sont fixés sur la partie horizontale du bâti chez Prost/Paget et Odobey. Ils sont fixés sur la partie verticale chez Bailly-Comte et Cretin.

Fixation du cadran de contrôle : dans pratiquement toutes les horloges Odobey, les pattes de fixation sous le cadran de contrôle sont obliques. Dans de rares cas, il y a une seule patte verticale, comme dans les horloges Bailly-Comte, Cretin et Prost [F0049].

L'axe de la roue d'échappement : dans les horloges Odobey, les axes de l'ancre et de la roue d'échappement traversent le châssis dans toute sa largeur. Chez Prost-Paget et sur certaines Cretin, il y a une platine à mi-largeur et ces axes ne font que la moitié de la largeur du châssis.

Rouage des sonneries: chez Odobey, la roue de levage des marteaux de sonneries est toujours à l'avant du châssis. Pour les mouvements à trente heures, le remontage se fait presque tout le temps directement sur cette roue de levage. Pour les mouvements à 8 jours, il y a une roue supplémentaire, qui est située à l'arrière du châssis et la plupart du temps une roue en fonte pour le remontage à l'avant.
Par contre, dans les horloges Prost à 8 jours, la roue supplémentaire est à l'avant (du même côté que la roue de levée des marteaux), et la roue en fonte pour le remontage à l'arrière.

Vis de fixation des paliers et platines: hautes chez Prost/Paget ainsi que chez A. Cretin type Paget, moins hautes chez Odobey.

Bras de relevage des marteaux: chez les Odobey, les bras de relevage sont toujours fixés sur le palier de la roue de relevage. Chez Paget-Prost ainsi que A. Cretin type Paget, les bras de levage des marteaux sont, la plupart du temps, en arc de cercle et pivotent à l'intérieur du chassis.

Vis de réglage des heures: sur les horloges Odobey, ce sont souvent des vis à papillons. Sur les horloge Prost / Paget et A. Cretin, ce sont souvent des boutons ronds.

Différences entre les horloges Paul Odobey - Lucien Terraillon et Louis-Delphin Odobey

Ces horloges sont très semblables. Cependant quelques détails permettent de les distinguer :

• Le balancier : sur les horloges Louis-Delphin, le balancier représente une tête couronnée, alors qu'il représente des fleurs chez Paul Odobey / Lucien Terraillon. Note : il y a quelques exceptions à cette règle, exceptions probablement liées aux fournisseurs communs entre les deux maisons, ou encore à des inversions faites chez les distributeurs ou effectuées plus tard lors de réparations, etc. De plus, il y a en fait deux balanciers à fleurs chez P. Odobey / Terraillon, sans progression chronologique apparente. Enfin, certaines horloges Odobey distribuées par des installateurs - revendeurs ne portent aucunes marques distinctives.

• Les contrepoids : ils sont plus souvent sphériques chez Louis-Delphin et cylindriques chez Paul. Il y a de fréquentes exceptions à cette règle.

• Parfois, chez Louis-Delphin, l'un des bras de l'ancre est marqué du nom de la fabrique.

• Paul marque parfois "Paul Odobey, Morez (Jura), mois/année", derrière le bras de la grande détente.

• Le châssis, sur les côtés droit et gauche est parfois marqué « D. O » ou « D. Odobey à Morez », bien sûr chez Louis-Delphin.

Souvent un numéro est poinçonné sur l'une des barres de fer cornière constituant le châssis (coin avant gauche). Il ne s'agit pas d'un numéro de série, mais vraisemblablement d'un numéro de modèle. Ce numéro est également présent sur toutes les pièces, de façon très discrète. Il permettait d'assurer la cohérence de toutes les pièces pour l'assemblage final.