Horloge Beignet. [E082]
Sur le cadran extérieur
« Beignet, rue Montmartre, Paris »
Elle est très similaire à une horloge Wagner-Borrel
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E. Beignet, horloger parisien sur lequel nous n'avons que peu d'informations, est situé au 96, rue Montmartre, avec des ateliers au 98 & 100 de la même rue. Il est donc à quelques dizaines de mètres de l'entreprise Wagner-Collin-Château et du ci-devant de l'entreprise Wagner-Borrel. Cette proximité géographique est doublée d'une proximité technique, puisque les horloges Beignet ressemblent beaucoup aux horloges Borrel, avec une disposition similaire des rouages, une forme très proche des pièces, etc.
BBeignet était-il un revendeur d'horloges Borrel, ou était-il également un fabricant ? Nous savons désormais qu'il était fabricant, comme en témoignent les photos d'horloges ci-dessous, qui montrent quelques différences d'avec les horloges Borrel, Collin, A. Colin (sic), Niot, Garnier, etc.
Beignet mentionne dans ses publicités avoir construit l'horloge de la « Bourse des Marchés et 200 horloges des Bureaux de la voie publique ». Il indique avoir obtenu quelques médailles :
Médaille de première classe à l'exposition universelle de Paris de 1867. Le rapporteur de la Société d'Emulation du Doubs note à son propos : « Cet horloger expose des pendules compensateurs dont la construction massive laisse beaucoup à désirer ; mais, par contre, sa vitrine renferme une belle réduction d'une horloge commandée par la ville de Paris. Cette pièce, pourvue d'un remontoir d'égalité et d'une transmission électrique de l'heure, est d'une très belle exécution : on est forcé toutefois de regarder la médaille d'argent décernée à cet exposant comme un excès de faveur si l'on compare son oeuvre à celles des [autres] constructeurs [A0035, B0008, A0036]. »
MMédaille au Havre en 1868.
Horloge Beignet [E876].
Illustre la diversification au-delà de
l'horlogerie d'édifice.
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Comme ses concurrentes, l'entreprise Beignet est diversifiée dans les régulateurs, les horloges électriques, les compteurs de tours, les contrôleurs de veilleurs de nuit, les paratonnerres et girouettes, les métronomes et d'autres appareils exotiques. Beignet met en particulier en avant ses contrôleurs de surveillance, sous brevet.
Comment est-ce que tous les fabricants parisiens cohabitaient ? Borrel, Collin, Niot, Garnier, A. Colin, tous fabriquaient plus ou moins le même type d'horloge. Beignet cherche à se singulariser de ses concurrents parisiens. Visant directement l'entreprise Collin-Château ou l'entreprise A. Colin dont les ateliers sont dans le Jura, il indique que « toutes les horloges sortant de mes ateliers sont entièrement construites à Paris et ne doivent pas être confondues avec celles dont les ébauches et les pièces principales sont fondues et exécutées dans le Jura, plus connues sous le nom d'horlogerie de Comté » [F0061].
Avant 1880, il déménage au 187 de la rue Saint Denis, à Paris [F0062].
Horloge Beignet [E891].
Remarquons la sonnerie des heures avec deux leviers pour une cloche,
comme sur les Wagner-Borrel.
Remarquons également la longueur des barillets.
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Un prospectus Beignet stipule [F0061] :
« Ces horloges de première qualité ont toutes les roues en cuivre, les pignons en acier, les dentures sont divisées à la machine.
Ces engrenages sont d'une grande précision, d'une grande dureté et demandent très peu d'entretien. Dans la deuxième qualité, les roues de sonnerie sont en fer fondu, mais les pignons sont en acier.
Nota : ne voulant établir que bonne horlogerie, je ne fabrique pas d'horloge dont les pignons sont en fonte de fer, et dont les prix sont indiqués dans différents tarifs comme 2e et 3e qualité »