Horloge de la maison Niot [F0112]
sur un prospectus mentionné Blin.
La forme du châssis est relativement différente de
celle rencontrée habituellement chez Niot.
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Avec la maison Niot, nous avons affaire à une longue succession d'horlogers, qui s'étale de 1794 à plus de 1928. Ils semblent avoir fabriqué et vendu des horloges principalement pour les hospices civils et militaires de Paris et sa région : « Horloger-Mécanicien des Hospices Civils et Militaires de l'Ecole Polytechnique, de la Ville de Paris, du Sénat, du Corps Législatif, des Ministères, du Conseil d'Etat, de la Marine et des Missions Etrangères ».
Bien que leurs prospectus publicitaires mentionnent que l'entreprise ait été créée en 1794, Niot et Chaponnel Fils ont probablement démarré un peu avant 1827 [F0043], au 10, rue Mandar à Paris.
Chaponnel fut d'abord élève de
Wagner puis il a travaillé pour la maison
Lepaute [F0043].
A leurs débuts, les horloges fabriquées par la maison Niot marquaient
encore l'équation du temps vrai.
En 1827 ou un peu après, Niot et Chaponnel Fils rachètent l'établissement Launay, horloger au 4, rue de Richelieu à Paris, « connu depuis nombre d'années pour les remontages et entretiens des horloges des Edifices publics, Hospices civils et militaires » [F0043]. C'est probablement ce rachat qui leur permet de dire plus tard que l'entreprise fut créée en 1794, puisque qu'un certain Pierre-René Launay, à Paris est mentionné « A la Grosse Horloge » entre 1812 et 1820 et même peut-être en 1788 et 1789 [B0008]. Mais il n'est pas dit que Launay fabriquait des horloges d'édifice...
Assez vite (vers 1835-36), le nom de Chaponnel disparait de ce qui devient la « Maison Niot ». Nous ne savons pas ce qu'est devenu Chaponnel, bien qu'un horloger Chaponnel, rue des Deux Portes St-Sauveur à Paris soit cité en 1840... Mais est-ce le même [B0008] ?
De son côté, Niot obtient plusieurs médailles aux expositions des produits de l'industrie : médaille de Bronze pour une horloge horizontale en 1827 [A0007] ; 1834 médaille de Bronze en 1834, le rapporteur écrivant que « leur production est considérable » [A0008] ; médaille de bronze à nouveau en 1839 et 1844 [A0009]. A cette dernière exposition, il obtient une médaille de bronze en particulier pour une horloge dont le poids moteur est remonté par le rouage de sonnerie à chaque déclenchement [A0010]. Il est également réputé pour ses tournebroches.
A la fin de 1843 ou au début de 1844, Niot se retire à Trouville-sur-mer et cède son entreprise à Blin [G0041].
Blin invente et brevète un système de Crémaillère horizontale. Comme pour les autres systèmes à crémaillère, cela permet à l'horloge de ne pas décompter ni sonner une autre heure que celle qu'elle marque. De plus, cela simplifie la sonnerie des répétitions. Cette invention, brevetée, lui permet de gagner une médaille de bronze à l'exposition des produits de l'industrie de 1849 [F0042 et A0011].
A l'exposition de 1855, il obtient « une mention honorable pour une grande horloge publique à remontoir, d'un assez bon travail, sonnant l'heure et les quarts avec un échappement à ancre, un balancier en sapin avec une forte lentille, et des roues en cuivres » [A0012].
Les similitudes entre les horloges Blin et celles de son voisin Jean Wagner sont nombreuses et souvent remarquées, comme à l'occasion de l'exposition de 1855 : « En copiant les dispositions si intelligentes et si économiques employées par M. J. Wagner neveu pour appliquer la fonte aux sonneries des horloges publiques, M. Blin aurait dû pousser l'imitation jusqu'au bout, en laissant sur la face libre des pignons le collet qui, chez le premier, donne à la denture une solidité plus grande » [A0013] !
De même, la forme des platines sur les horloges Niot / Blin est parfois très similaire à celle fabriquées par Paul Garnier.
Il semble qu'une partie importante de l'activité de l'entreprise consiste à réparer et entretenir des horloges, cadrans, etc., en région parisienne [G0041].
Probablement vers 1855 (en tout cas après 1849 et avant 1863, ou encore après 1860 [B0008]), Blin cède à son tour à J. Christophe.
En 1855, Christophe construit une horloge électrique pour l'observatoire de Paris, d'après le système d'Emmanuel Liais également de l'observatoire. E. Liais publie en 1857 une « Description d'une horloge électro-magnétique » [B0008].
Cependant, il existe également un fabricant d'horlogerie d'édifice nommé
Christophe à Angerville (Seine-et-Oise) dans les années 1867 - 1876
[E540]. Cet horloger semble avoir exposé en 1867 un nouveau système
d'horloge publique à remontoir d'égalité [B0008]. Est-ce le même
Christophe ? Une hypothèse plausible serait que ce Christophe, après
avoir créé sa propre horloge d'édifice, ait ensuite repris la maison
Niot. Une autre hypothèse serait que Christophe succède à Blin mais que
cette succession ne marche pas. Finalement, Christophe crée sa propre
entreprise alors que Blin reprend les rênes de son entreprise. Cette
hypothèse est cohérente avec le fait que sur les prospectus de la maison
[F0041, F0113], les indications sont barrées ainsi : « J. Christophe,
Successeur de Blin », supprimant ainsi J. Christophe comme successeur...
Il nous manque actuellement une réponse définitive à cette question.
Comme beaucoup d'autres entreprises horlogères, la maison Niot se diversifie en fournissant tout d'abord des tournebroches « en grande fabrication » [A0009], des girouettes et des paratonnerres, puis de multiples choses telles que « des compteurs pour voitures publiques, pour la vérification de la marche des machines à vapeur ou autres appareils », ou encore « des mécaniques pour coiffeurs, bijoutiers, graveurs, et toutes machines de rotation pour l'industrie manufacturière » [F0042] !
Horloge Christophe, successeur de Niot, 1883,
Visible, restaurée, au Musée de Vierzon [E083].
Techniquement, les horloges fabriquées à l'époque de Christophe sont décrites ainsi :
« Horloge horizontale, rouages du mouvement en cuivre, ceux de sonnerie en cuivre ou fer fondu [au choix], échappement à chevilles, balancier lourd, battant la seconde, suspension à ressort, fourchette à vis de rappel et charriot pour remettre facilement l'échappement. Rocher et ressort auxiliaires pour entretenir la marche de l'horloge pendant qu'on la remonte, roues de minutes au départ pour raccorder le cadran extérieur. Le mouvement est monté séparément, et tous les axes de sonnerie sont fixés sur la cage avec des coussinets mobiles, afin de pouvoir retirer chacun d'eux séparément et à volonté sans démonter les autres ni la cage. Tous les engrenages sont montés avec des pignons, et les cylindres sont en métal afin qu'il n'y ait pas du tout de bois dans l'horloge. » [F0042]
Cette description, quoique assez générale correspond aux horloges que nous avons pu voir (voir exemples ci-dessous). La plupart ont un pont en forme de A droit et sans fioriture. Le volant à ailettes portent des ailettes très amples et est à l'avant. Bizarrement, le remontage des poids s'effectue du même côté que le volant à ailettes. Remarquons que le pont en forme de A droit a été également utilisé dans l'un des brevets déposé par Jean Wagner mais nous ne savons pas s'il a produit des horloges avec une telle forme.
Signature de Verdavainne
Avant 1880, Christophe cède à Ernest Verdavainne, sur lequel nous n'avons pratiquement aucun renseignement [G0042 et G0040].
Celui-ci cède à son tour à Henri de Beauvivier (vers 1890 ou beaucoup plus tard?) qui est mentionné comme horloger de la ville de Paris en 1892. En 1900, l'entreprise est située rue Halévy [B0008].
L'entreprise finit en étant fusionnée aux établissements Henry-Lepaute, probablement durant le premier quart du XXe siècle [F0073].
Nous avons identifié au moins deux formes de platines et de châssis pour les horloges Niot, présentées ci-dessous.
La platine du mouvement forme un triangle aux côtés droits, ce qui n'est pas sans rappeler certaines horloges de Bernard-Henri Wagner, où Niot a été formé.
Horloge Niot [E715]
Remontage toutes les 30 heures. Large volant à ailettes à l'avant.
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[Avec l'aimable autorisation du propriétaire de l'horloge]
La platine du mouvement est arrondie, ce qui n'est pas sans rappeler cette fois les horloges de Jean Wagner, lui-même installé à quelques mètres de la maison Niot. D'autre part, les petites platines ont une forme particulière en creux. Enfin, le châssis a une forme particulière quant à la façon dont les bras de sonnerie sont montés.
Horloge Niot [E669]
Remontage toutes les 30 heures. Large volant
à ailettes à l'avant.
[Source:
http://mairiestgermainlaxis.free.fr/]
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Horloge très probablement Niot [E428], |
Nous avons rencontré d'autres horloges Niot, ne correspondant pas exactement aux types 1 et 2 ci-dessus.
Petite Horloge Niot [E622]
Remontage tous les 8 jours.
Sans Sonnerie. Forme de platine très proche de celles de Jean Wagner.
Le cadran de contrôle, non présent ici, mentionne "Niot, Rue Mandar 10, Paris"
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[Avec l'aimable autorisation du propriétaire de l'horloge]
Horloge très probablement Niot [E1071] |
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